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L’Abbaye de Silvacane appartient à l’ordre cistercien, ordre bénédictin réformé dont l’origine remonte à la fondation de l’abbaye de Cîteaux en 1098 par le moine Robert de Molesme.
Né en réaction au confort et au luxe atteints par la communauté monastique de Cluny, trahissant l’esprit du monachisme, l’ordre cistercien s’impose par son organisation et son autorité spirituelle.
Etienne Harding, successeur de Robert de Molesme codifie le fonctionnement de l’ordre cistercien en 1109 dans sa « charte de charité » fixant les principes fondamentaux communs de toutes les abbayes : organisation autonome vis-à-vis des pouvoirs féodaux, observation rigoureuse de la règle de Saint Benoît prônant humilité, obéissance, pauvreté et juste équilibre entre travail manuel et prière.
L’ordre doit sa véritable éclosion à Bernard de Clairvaux (1090-1153), le plus célèbre des abbés cisterciens, qui condamne tout ce qui peut détourner le moine de l’intériorisation de la foi en préconisant l’esprit de dénuement, d’austérité, de travail qui doit animer les cisterciens nommés « les Moines blancs ».
Un lien de filiation unit chaque maison fondatrice et son « abbaye-fille ».
Sous son abbatiat, les quatre premières abbayes-filles de Cîteaux voient le jour entre 1113 et 1115 : La Ferté, Pontigny, Clairvaux et Morimond, qui est à l’origine de Silvacane en 1144, laquelle fondera une filiale à Valsainte dans le diocèse d’Apt.
Plus de 500 monastères sont fondés au XIIème siècle.
Cette expansion assure aux Cisterciens une place prépondérante non seulement au sein du monachisme européen mais aussi dans la vie culturelle, politique et économique.
Austérité, dépouillement, rigueur à la règle cistercienne s’inscrivent ici dans la pierre de Silvacane.